Swissmechanic – « Nous devons rester confiants »

La crise du coronavirus a plongé l'économie suisse dans une récession. M. Roland Goethe, président de Swissmechanic, a accordé une interview à la rédaction de ToolNews à ce sujet.

Qu'est-ce qui préoccupe actuellement les entreprises MEM ?
Roland Goethe : en raison de la chute globale de la demande, les commandes ont fortement diminué. En conséquence, l'utilisation des capacités de production du secteur MEM a chuté en moyenne de 72 %. Il subsiste une grande incertitude quant à la manière dont la pandémie va continuer à se développer et aux conséquences qu'elle aura sur l'économie suisse. Les entreprises font actuellement tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir leur production. Cela implique notamment le respect des règles d'hygiène importantes.

À quels défis les entreprises sont-elles confrontées ?
Pour de nombreuses entreprises, c'est un combat pour la survie. Une deuxième situation de confinement serait fatale et doit être évitée par tous les moyens. C'est pourquoi la société entière est mobilisée. Cela peut sembler naïf, mais c'est la vérité. De plus, de nombreux postes sont malheureusement sérieusement menacés. Le nombre de places en apprentissage pourrait lui aussi être réduit. Cela peut s'avérer particulièrement problématique, car l'industrie sera à nouveau dépendante de spécialistes bien formés une fois que la conjoncture économique reviendra à la normale.

Comment le rôle de Swissmechanic vis-à-vis de ses membres a-t-il évolué depuis la crise ?
En raison de l'incertitude globale qui règne, nos entreprises membres ont eu et ont toujours un énorme besoin d'informations. De mars à mai, nous avons littéralement été submergés de demandes de renseignements et d'informations. Nous avons réagi en lançant une grande campagne de communication et en réorientant nos services.

Dans quels domaines défendez-vous les intérêts de vos membres d'un point de vue politique ?
Nous sommes la voix des PME et travaillons donc à ce que leurs arguments soient entendus. Pour ce faire, nous prenons d'une part contact directement avec les parlementaires et les représentants des pouvoirs publics et, d'autre part, à l'aide de consultations, d'initiatives et d'un travail médiatique intensif. En fin de compte, il s'agit d'illustrer clairement la situation et les préoccupations de notre secteur.

Le gouvernement a-t-il jusqu'à présent pris les bonnes décisions en ce qui concerne le secteur MEM ?
Le gouvernement a bien géré la première phase de la crise. L'aide d'urgence à l'économie a rapidement été mise en place, elle était généreuse, efficace et complète. Cela a beaucoup aidé de nombreuses entreprises. Malheureusement, la crise est loin d'être terminée. Il reste donc à mener une politique avisée et favorable aux entreprises, familière à l'industrie suisse et qui prend ses besoins au sérieux.

On dit que le climat dans les départements Achats des entreprises s’est un peu apaisé ...
... En octobre, le climat était plutôt positif, mais il s’est à nouveau dégradé depuis. Tout dépend maintenant de l’évolution de la situation dans les mois à venir. Le scénario positif prévoit de forts effets de rattrapage pour 2020 et 2021.

Quels sont vos souhaits pour l'année prochaine ?
Rester en bonne santé et ne pas perdre confiance.

Quelles leçons l'industrie MEM tire-t-elle de la crise du coronavirus ?
À l'exception du canton du Tessin, notre secteur a toujours pu maintenir sa production malgré le confinement. Cela n'a été possible que parce que les entreprises ont précautionneusement appliqué les règles de distanciation et d'hygiène. Nous pouvons être fiers de cela, tout comme de la solidarité et de la cohésion de notre secteur.